10 Avril 2020
Je reviens avec ma dernière lecture terminée, Petit Pays, de Gaël Faye, prix Goncourt des Lycéens.
1992. Gabriel, 10 ans ,vit au Burundi avec sa maman Rwandaise et son papa français dans un quartier d'expatriés. Il coule des jours heureux, entourés de ses amis avec qui il fait les 400 coups, c'est le temps de l'insouciance.
Mais peu à peu, la tension entre ses parents, les bribes de conversation et les rumeurs de génocide et de guerre civile prennent le pas sur cette quiétude, et l'angoisse s'installe de manière assourdissante: on attend de chacun qu'il choisisse son camp; si tant est qu'il soit possible.
Mon avis:
Je suis partagée sur ce roman (aïe je ne vais pas me faire des amis, à priori l'univers et l'au-delà l'encense), mais je pense que c'est à cause de moi, on va dire ça, (ça vous rassure?) pour 2 raisons que j'évoque plus bas.
Ce que j'ai aimé:
Une jolie plume: les mots coulent et sont bien choisis. L'écriture est à la fois tendre et poétique. On ressent l'atmosphère décrite au début, l'insouciance, les copains, la vie de quartiers et un doux parfum de nostalgie. Le style est fluide et juste, et reste tel que malgré la violence qui s'installe au fil des pages.
Ce que j'ai moins aimé:
Le roman ne m'a pas captivée comme je l'aurais souhaité, j'ai trouvé que l'auteur n'avait pas pris trop de risques. Etait-ce voulu, peut-être, vu que c'est le point de vue d'un enfant. J'ai l'impression que l'auteur a planté un décor, que l'on comprend bien, mais a usé de longueurs, et du coup je me suis ennuyée par la suite. Je m'attendais à plus d'ampleur dans l'histoire et je suis restée à la surface sans être émue, j'en attendais peut-être trop sur la partie histoire pour comprendre le problème entre Hutus et Tutsis, et rien n'est vraiment expliqué et on assiste à des massacres, presque sans préavis. Encore une fois ce style est peut-être voulu car c'est un enfant qui narre, et il n'a donc pas tous les tenants et aboutissements (bien qu'il évoque à plusieurs reprises la politique) , mais du coup moi il m'a manqué un truc.
Maintenant, je vais peut-être me rejeter la faute (les remises en question sont toujours nécessaires dans la vie): j'ai lu 3 pages par 3 pages cause fatigue (je lis dans mon dodo) , puis l'heure du début du confinement arrivé, j'étais un peu angoissée de voir le gamin lui aussi confiné et dans l'angoisse, et cela m'a mise mal à l'aise.
Peut-être à relire dans un autre contexte? Car ce livre reste néanmoins très bien écrit et je suis peut-être juste simplement passée à côté.
Vous l'avez lu? Dites-moi votre ressenti!